LE CORONAVIRUS ET L’AVENIR DU VIVRE-ENSEMBLE : ÉTENDRE LES SERVICES DE BASE, RENFORCER LA DÉMOCRATIE !

 

Le coronavirus nous affecte tous, des banquiers aux infirmières, en passant par les coiffeurs. Et pourtant, le virus nous révèle des inégalités sociales et de graves lacunes dans notre système économique. Bien que la vie sociale de tous les individus ait subi de sévères restrictions et que beaucoup d’entre nous travaillent à domicile, les travailleuses et travailleurs de l’industrie et des services doivent toujours se rendre au travail, comme avant la crise, et sont donc exposé-e-s au virus en bénéficiant de plus ou moins de protection. Bien que la Suisse soit l’un des pays les plus riches du monde, les hôpitaux fonctionnent à plein régime, le personnel soignant est sous-payé et manque de matériel médical et de bien d’autres choses encore. Et, bien que l’économie soit au point mort, ce sont surtout les personnes à petit et moyen revenu qui ont des soucis financiers. Quelles leçons en tirons-nous ?
Bien que l’on ne sache pas encore quelle sera l’ampleur de la pandémie en Suisse, une chose est sûre : la situation actuelle dans les hôpitaux, les injections financières du Conseil fédéral en faveur des PME et l’état d’urgence dans les camps de réfugiés en Grèce ne sont pas le fruit du hasard, mais plutôt la conséquence de décisions politiques prises ces dernières années. Depuis des décennies, les États et l’économie nous disent que nous devons laisser la production des biens et des marchandises au secteur privé, que les hôpitaux doivent être gérés comme des entreprises, que les terrains doivent rapporter et que les marchés du logement doivent être laissés aux investisseurs. Pendant la crise du coronavirus, beaucoup ont maintenant réalisé que notre production et notre mode de vie ne résistaient pas à la crise.
C’est donc clair : des alternatives au statu quo sont nécessaires. Les services de base doivent être entre les mains du secteur public, afin d’être accessibles à l’ensemble de la population, indépendamment du revenu, du sexe ou de l’origine des personnes. Afin de mieux protéger la vie humaine, la qualité de vie et la prospérité à l’avenir, nous avons besoin d’un renforcement durable des valeurs qui nous aident actuellement à traverser la crise : solidarité, action collective et coopération. Nos modèles économiques doivent subir une transformation radicale, afin que la prospérité profite à tou-te-s et ne s’arrête pas aux frontières nationales. Pendant la crise, il devient évident qu’une économie différente est possible. Eu égard à la crise climatique, aux inégalités croissantes et aux conflits mondiaux, pourquoi devrions-nous revenir à l’ancien système ? Une économie durable doit être fondée sur la solidarité, l’écologie et des critères démocratiques.
Dans d’innombrables domaines, la crise du coronavirus met au jour les échecs et les lacunes de l’ancien ordre capitaliste. Une économie fondée sur la solidarité, l’écologie et la démocratie plutôt que sur le profit et l’égoïsme aurait été mieux préparée à une pandémie. Pendant la crise, de nombreuses erreurs des dernières décennies ont été corrigées du jour au lendemain. Ne nous permettons pas de retomber dans les vieux schémas.